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1_Auroville n'appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l'humanité dans son ensemble. Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine (Auroville Foundation, 2004).    

 

On apprend dès lors qu’à Auroville, on ne possède pas, on participe à l’ensemble humain de manière à créer la société par la société. C’est la recherche ultime de libérer l’être de toutes conventions morales et sociales qui poussent les habitants d’Auroville à la découverte intérieure par la spiritualité. 

          

 

2_Auroville sera le lieu de l'éducation perpétuelle, du progrès constant, et d'une jeunesse qui ne vieillit point (Auroville Foundation, 2004). 

 

En d’autres termes, on ne souhaite pas d’écoles officielles, c’est plutôt par l’échange humain, l’éducation sociale et continue, qu’on enseigne « l’école de la vie » au profit du savoir de chacun. On vise donc un perfectionnement personnel et une augmentation de la conscience à travers la société même. Il n’existe pas de grades ou de diplômes, on cherche ainsi à enrichir les facultés et à en découvrir de nouvelles.     

   

 

3_Auroville veut être le pont entre le passé et l'avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s'élancer vers les réalisations futures (Auroville Foundation, 2004).

 

Auroville se veut une ville expérimentale qui met de l’avant la conscience humaine à travers différents modes de vie qui sont plus durables que ceux précédemment utilisés sur la planète. Les concepts générateurs de la ville misent sur l’évolution sous toutes ses formes au profit d’une société épanouie.  

 

 

4_Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète (Auroville Foundation, 2004).

 

Les Aurovilliens misent sur l’avènement d’une société nouvelle qui met de l’avant la conscience et l’ouverture personnelle comme modèles pour la planète. Ils cherchent à expérimenter ces modèles de manière à les peaufiner constamment en s’y consacrant entièrement. Ainsi donc, cette nouvelle approche vise à abandonner l’expérience professionnelle déjà acquise de chacun au profit de leurs motivations particulières, de manière à établir un peuple générateur d’énergie positive. Cette méthode permet donc de créer un équilibre entre corps et âme, c’est-à-dire la découverte intérieure de soi à l’image des aspirations de Mirra Alfassa.

 

 

Influences politiques du projet d’Auroville 

          

       

             Il est possible de relier les principes fondateurs d’Auroville à différentes influences d’organisations politiques qui ont précédé le projet.

 

           Notons d’abord, le socialisme utopique, influencé de l’humanisme et du christianisme social, qui s’inscrit dans une vision progressiste et de confiance envers l’homme et ses moyens. Le terme utopique est d’abord associé à une possible controverse recherchée, plutôt qu’au sens même de l’utopie comme vision idéaliste d’une réalité. Les volontés de ce courant tendent à concrétiser le modèle d’une société parfaite et inédite, par la multiplication de communautés socialistes. Tout comme le projet d’Auroville, le socialisme utopique se base sur l’initiative citoyenne sous ces différentes communautés qui, progressivement, viendrait remplacer la société en place (Wikipédia, 2014).

 

           De plus, dans l’idée du populisme, le rôle de la société mise de l’avant est inspirée du naturalisme littéraire qui « entendait ramener la littérature à l’humble niveau des vies ²médiocres², débarassée de toutes ²ces doctrines sociales qui tendent à déformer les œuvres littéraires ²» (Wikipédia, 2014). C’est aussi ce que le modèle utopique de la Mère tente de faire en supprimant théoriquement toute hiérarchie au sein du peuple. L’essence même de ce courant cherche ainsi à valoriser les visions populaires plutôt que les idées préconçues, typologiques ou péjoratives que pourrait représenter la société en générale.

 

            Finalement, le communisme primitif est à l’image de la société primitive, archaïque, qui cherche à harmoniser la communauté en s’alliant par une mise en commun des ressources et des moyens de production. La hiérarchie au sein du peuple se veut inexistante par un désir d’égalité sociale et une répartition naturelle des responsabilités en fonction des aptitudes de chacun. À travers le projet à l’étude, il est possible de remarquer que l’idéal socioéconomique est justement de promouvoir les habiletés de chacun plutôt que leur expérience professionnelle. (Wikipédia, 2014)

 

          Somme toute, la ville utopique de la Mère se base sur certains précédents politiques qui, ayant fonctionné ou non, expriment une recherche constante d’un nouveau paradigme sociétal.

         

Les fonds d’Auroville proviennent de plusieurs sources comprenant le gouvernement indien et les ONG, les bénéfices internes : (Kapoor, 2007)
 

  • 18 % fonds générés à l’interne;

  • 56 % fonds de sources externes ou donations;

  • 26 % fonds indiens.

 

Les dons sont gérés de la façon suivante :  
 

  • 10,38 %  pour le Matrimandir;

  • 4,25 %    pour l’achat de nouvelles terres;

  • 9,06 %    dans l’éducation;

  • 22,25 %  pour l’entretien de la ville.

 

En effet, Auroville est planifiée sur un territoire qui ne lui appartient pas complètement. Elle doit donc investir souvent dans l’achat de nouvelles terres pour étendre son territoire.

Vison économique d'Auroville

          

          À la base, l'abstraction de toute politique et de tout mode de sécurité est de mise, en tenant conpte de la bonne conscience humaine permettrant une excellente gouvernance ou un contrôle intérieur pratique. Parallèlement, l'abolition de toute compétition ou mauvaise intention est recherché, ainsi, toute provenance et toute religion seraient acceptées et respectées. On encouragerait la prière dans la spiritualité plutôt qu’une appartenance directe à un dieu.

 

           Par ailleurs, la vision économique de la « la Mère » se rapproche définitivement d’un idéal communiste par sa manière de prioriser les habilités de chacun et les besoins de la société. L’organisation socioéconomique reflète ici l’opposition à l’individualisme et favorise ainsi l’organisation communautaire de la ville. Tous contribuent donc monétairement aux services de la société et une certaine taxe de bienvenue est exigée des nouveaux occupants pour subvenir aux besoins de la ville. Dans les faits, selon la vision de « la Mère », les employés de services et de commerces reçoivent un salaire duquel est prélevée une allocation qui rembourse le fonds de maintenance de la ville alors que la communauté en générale ne reçoit rien; elle donne plutôt ses services à la ville. Bref, une circulation centrale des besoins financiers se produit de manière à rendre un équilibre au sein de la communauté. (Bardot, 2007)

 

            Aujourd’hui, les fonds sont insuffisants au sein d’Auroville et ne cessent de décroître. Il semble évident qu’avec une aussi petite population face à une vision si imposante de la ville, il est nécessaire pour les Aurovilliens d’accueillir un plus grand nombre d’habitants pour relancer leur économie locale. L'accès à la ville peut sembler limité par contre. Les nouveaux arrivants doivent passer à travers un processus d’acceptation au sein de la nation pour prouver leurs réelles intentions, au point même qu’on leur fait subir une probation d’un an (Kapoor, 2007).

La charte 

 

           Le projet d’Auroville est basé sur le désir de créer une ville où règne l’harmonie humaine, la paix, l’unité. La ville tenait à mettre de l’avant 3 aspects prioritaires, soit la spiritualité, la société en terme de pureté humaine et l’écologie. Ainsi, le projet est une représentation de l’évolution humaine basée sur la conscience qui vise à éveiller l’esprit intérieur.

 

 

 

 

           Au moment de la création de la ville, le 28 février 1968, 124 jeunes adultes en provenance de différents pays déposent une poignée de terre dans une urne de marbre pour symboliser le commencement du projet (Rakesh Kapoor, 2006). Cet évènement est supporté par la proclamation officielle de la charte de « la Mère » qui annonça les 4 grandes « raisons d’être » d’Auroville :

 

    

 

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