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Auroville comme modèle naturaliste 

 

            Les idées du courant antiurbain américain se cristallisent, au XXe siècle, dans un nouveau modèle : le naturalisme (Choay, 1965). Trop utopique pour voir le jour, ce modèle, élaboré sous le nom de Broadacre City par l’architecte Frank Lloyd Wright, a par contre marqué la pensée d’une partie des sociologues et town planners américains, (Choay, 1965).

   

           Le naturalisme s’appuie sur certains principes comme la mise en relation de la nature avec l’homme. En effet, dans ce modèle d’urbanisme, « [s]eul, le contact avec la nature peut rendre l’homme à lui-même et permettre un harmonieux développement de la personne comme totalité» (F.L. Wright, Choay 1965). « L’architecture est subordonnée à la nature » (Choay, 1965). Il implique également  la liberté pour chacun d’agir à sa guise. « Notre propre idéal de l’état social, la démocratie, fut originellement conçu comme la libre croissance de nombreux individus en tant qu’individus» (F.L. Wright, Choay 1965).  Wright propose aussi un milieu continu dans lequel toutes les fonctions urbaines sont dispersées et isolées sous forme d’unités réduites, toutes liées et reliées entre elles par un système acentrique, composé d’éléments ponctuels insérés dans un riche réseau circulatoire (Choay, 1965). L’espace de ce nouveau modèle est complexe. Il est à la fois ouvert et clos, universel et particulier. « C’est un espace moderne qui s’offre généreusement à la liberté de l’homme. Les grands travaux du génie civil, autoroutes, ponts, pistes d’atterrissage, qui en constituent le réseau circulatoire confèrent à Broadacre une dimension cosmique : chacun y est lié à la totalité de l’espace, dont toutes les directions sont également ouvertes à son investigation » (Choay, 1965). Puisqu’Auroville répond à tous ces critères, nous sommes portés à croire que ce projet de design urbain serait critiqué par Françoise Choay, au même titre que tous les projets qu’elle considère comme faisant partie du mouvement naturaliste.

 

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